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Dans l’intimité de Ravel

Direction et commentaires Dominique Rouits
Piano Beatrice Berrut

D’un Ravel intimiste à la jeunesse fougueuse de Bizet.

« Je n’ai songé, en assemblant les mots qui composent le titre, qu’au plaisir de faire une allitération ! ». Ravel n’avait jamais eu de grandes ambitions pour sa célèbre Pavane pour une infante défunte, et jugeait même « sa forme assez pauvre et l’influence de Chabrier trop grande ». Malgré la sévérité du compositeur à l’égard de cette œuvre, elle constitue l’une de ses pages les plus célèbres. De la précision métronomique de 54 à la noire, à l’exploitation des timbres des instruments de l’orchestre aux couleurs feutrées dans leur plus grande simplicité, Ravel peint ici une fresque emplie de noblesse, alliant tendresse et gravité, dans un climat simple et d’une rare élégance.

La première partie de ce concert se poursuit dans la tonalité de sol majeur, avec le Concerto pour piano et orchestre, achevé peu avant le Concerto pour la main gauche. Inspiré du classicisme structurel de Mozart (modèle absolu de Ravel sur le plan formel), de la brillance de Saint-Saëns et du jazz qui venait d’Amérique – et qui a influencé bon nombre de compositeurs à cette époque -, ce concerto doit certainement sa notoriété à son Adagio assai central. Après un premier mouvement qui suit le rythme enjoué d’une danse rustique, Ravel nous offre un moment d’une pureté absolue. Après trente-trois mesures pendant lesquelles l’instrument soliste déploie une mélodie d’une apparente simplicité, mais gardant les superpositions de tonalités caractéristiques de ce concerto, le piano est rejoint par l’orchestre, où la mélodie initiale voyage parmi les vents. La reprise du thème au cor anglais, accompagné par une phrase d’une rare fluidité au piano marque la fin de ce mouvement célèbre, le piano s’évanouissant sur un ultime trille, mettant un point final à cette rêverie lointaine.

Le troisième et dernier mouvement quant à lui apparaît comme une course infernale, symbolisée par des accords martelés à tous les instruments, cette course étant finalement remportée par l’instrument soliste.

C’est la pianiste Béatrice Berrut qui nous offrira une interprétation brillante de cette œuvre, unique par le contraste qu’elle crée, entre la fougue des mouvements extrêmes et la poésie de son mouvement central.

« Bien qu’on n’y rencontre aucune innovation, elle sonne … comme s’il n’y en avait pas eu des centaines écrites avant elle. C’est là le miracle de la jeunesse ». C’est en ces termes que Jean Roy décrit la Symphonie en ut de Georges Bizet, qui est en effet l’œuvre d’un jeune homme de 17 ans. D’une architecture toute classique, cette symphonie marque par l’énergie de ses rythmes et la simplicité de ses thèmes. Composée en quatre mouvements, les développements qui y sont initiés par le jeune compositeur témoignent d’une grande habileté dans l’écriture instrumentale ; la fougue des rythmes et le charme des mélodies laissent déjà entrevoir l’élégance des belles modulations si propres à Bizet, et préfigurant même certains passages de sa célèbre Arlésienne.

Direction et commentaires Dominique Rouits

Piano Beatrice Berrut

Maurice Ravel – Pavane pour une infante défunte / Concerto pour piano, en sol majeur
Georges Bizet – Symphonie en ut majeur

De 14€ à 30€ 

Durée indicative: 1h45 entracte compris 

Conférence gratuite
Par Bruno Gousset, musicologue

Dimanche 19 novembre 2023 à 14h30
Auditorium de l’Opéra de Massy 

Réservation au 01 60 13 13 13 ou sur www.opera-massy.com

Date

19 11 23

Heure

16h00

Lieu

Opéra de Massy
1 Place de France, 91300 Massy